Au milieu des années 1930, Renato Birolli se rapproche du poète Salvatore Quasimodo et des poètes hermétiques : « Ils ont changé ma façon de rêver la réalité » se souvient-il dans ses carnets. Birolli nello studio di Milano, seconda metà degli anni Trenta

En 1936, il séjourne pour la première fois à Paris, où il rencontre Lionello Venturi en exil et étudie Corot, Manet, Delacroix, Braque, Renoir, Matisse, Van Gogh et Cézanne.

Le partenariat intellectuel avec le critique Sandro Bini remonte à la même période. Bini écrivit en 1937 l’introduction des 46 dessins des <i>Métamorphoses</i>, publiés par Campografico. Il fut arrêté par la police et licencié de son poste de journaliste à « l’Ambrosiano » sous pression politique.

Birolli nello studio di piazzale Susa, ritratto con l'olio su tela Le signorine Rossi, 1938

À la même époque, Renato Birolli est l’un des fondateurs du groupe et de la revue « Corrente », anciennement « Vita Giovanile », « revue mensuelle d’art, de littérature et de politique » fondée par Ernesto Treccani le 1er janvier 1938 avec un programme de renouveau intellectuel et d’ouverture de l’art italien vers l’expérience européenne. Birolli, Treccani e Morosini con una copia della rivista Corrente, 1938-40Autoritratto davanti allo specchio firmato, 1940

La revue Corrente, active du 10 janvier 1938 au 31 mai 1940, est supprimée en juin 1940 par le secrétaire du parti fasciste Scorza. « Corrente » poursuit néanmoins ses activités, grâce aussi au soutien du collectionneur Alberto della Ragione, dans la galerie Bottega di Corrente, inaugurée en décembre 1939 avec une exposition personnelle de Birolli (12-24 décembre 1939 ). Pour « Corrente », Birolli publie de nombreux articles, dont une série de textes consacrés à la ville et aux <i>Aspects non privés de l’artiste</i> (31 mai 1940).

En 1940, il remporte la deuxième place du prix Bergame. L’année suivante, il séjourne à Valpolicella et fait l’objet de la première monographie, signée par Sandro Bini pour les éditions Corrente.

Birolli con gli amici di Corrente al IV Premio Bergamo, 1942. Da sinistra Birolli, Vedova, Guttuso, Morosini, Valsecchi, Migneco, Peverelli

En 1942, il expose à la XXIIIe Biennale de Venise (juin-septembre) avec une large sélection d’œuvres et organise une exposition personnelle à la Galleria della Spiga – anciennement Bottega di Corrente – avec une présentation du poète Salvatore Quasimodo.